Oxfam presenteert en petitie met 5200 handtekeningen aan minister Khattabi
Actualité16 janvier 2021

Notre verdict à propos de la COP de Glasgow

Pendant deux semaines, l’avenir de la planète était entre les mains des 197 pays qui ont pris part à la COP 26 de Glasgow. Nous aussi étions présent.e.s en Ecosse pour participer aux négociations et faire pression. Nous avons par exemple remis à la ministre du climat Zakia Khattabi notre pétition appuyée par 5.200 citoyen.ne.s lui demandant de faire preuve de plus d’ambition en matière de climat. L’heure du bilan a sonné: le monde politique nous a-t-il entendu ?

Après avoir mené campagne pour plus de justice climatique en Belgique pendant des mois, nous avons poursuivi le combat à Glasgow. Pendant que notre spécialiste des questions climatiques, Alba Saray Pérez Terán, s'entretenait avec nos leaders politiques, nos jeunes ambassadeurs du climat se sont également rendus à Glasgow. Ils ont participé à la COP dans le cadre de Spark, un projet européen qui a rassemblé des jeunes de 12 pays. Ensemble, ils ont fait campagne pour que les voix des pays en première ligne du changement climatique soient entendues, ont alerté l’opinion publique en publiant des tribunes dans les médias et ont raconté leurs aventures en direct sur les réseaux sociaux.

Pendant la COP, Alba a remis à Zakia Khattabi notre pétition qui a recueilli les signatures de 5.200 citoyen.ne.s exigeant de la Belgique qu’elle respecte l’Accord de Paris et assume sa responsabilité de pollueur historique à l’égard des pays en première ligne en augmentant sa contribution au financement climat international.

À la dernière minute (la COP 26 s'est achevée avec plus de 24 heures de retard), les 197 pays ont conclu un accord sur le climat. Nous faisons le point.

Limiter le réchauffement à 1,5°: mission toujours possible

Première victoire: les pays se sont engagés à renforcer leurs engagements à court terme en matière d’action climatique afin de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030, en ligne avec l’objectif de maintenir le réchauffement à 1,5°C. « Nous sommes soulagés de voir que les engagements des Etats peuvent enfin se compter en années et non plus en décennies », s’est même réjouie la Coalition Climat, un groupe d’ONG environnementales dont Oxfam fait partie. Après de longues années de léthargie, on peut enfin espérer un rehaussement global de l’ambition climatique.

Rappelons toutefois que malgré les progrès accomplis, les plans actuels nous mènent toujours sur une trajectoire d'augmentation désastreuse de plus de 2 degrés de réchauffement global. L’heure est donc aux actions et non aux discours : il est essentiel que l'ambition des contributions nationales soit considérablement renforcée dans les années à venir. 

Sortie du charbon

Autre sujet clé : la mention historique de la sortie des énergies fossiles, dont le charbon. « S’il a été très difficile de maintenir cette référence jusqu’au bout, et même si elle a été fortement affaiblie en dernière minute, il est primordial de capitaliser sur cette avancée et de sortir du tabou : il est temps de nommer la cause principale de la crise climatique ».

 

Timides avancées sur le financement climat

Glasgow devait être un test de crédibilité pour les pays riches qui se sont engagés à verser 100 milliards de dollars par an pour le financement climat international. « Le résultat est un progrès dans les procédures, mais pas dans les moyens fournis », selon la Coalition Climat. « Point positif, les pays riches se sont engagés à doubler le financement de l'adaptation. Mais les engagements concrets pour combler le déficit de financement font encore défaut ».

 

Déception à propos du financement des pertes et dommages

Un autre sujet brûlant était la question du financement des pertes et dommages causés par les catastrophes climatiques. « Cette question restée trop discrète pendant de longues années, devient enfin un point clé de l'agenda. Cependant, en termes de ressources, on ne compte malheureusement à ce stade que sur des engagements ponctuels. Les pays vulnérables au changement climatique ont droit à un financement structurel dans lequel la prévisibilité, l'accessibilité et la qualité sont centrales », rappelle la Coalition Climat. Ce ne sont pas des questions de charité mais bien de justice et de responsabilité.

 

La Belgique désunie et décevante

Le fédéral, la Flandre, la Wallonie et Bruxelles n’ont pas été en mesure de trouver un accord intra-belge sur les objectifs climat, soit le partage de l’effort national à fournir en matière climatique. En raison de l'obstruction de la Flandre, la Belgique a manqué l'occasion de rejoindre la High Ambition Coalition, une série de pays qui militent pour contenir le réchauffement mondial à maximum 1,5ºC.

« Il est regrettable que les Régions et le fédéral n’aient pas été capables de s’accorder sur des objectifs clairs, car le temps presse. Malgré le fait que la Commission européenne demande à la Belgique de réduire ses émissions de GES de 47% en 2030, le gouvernement flamand, qui représente pourtant 60 % des émissions belges, refuse pour l’instant de réduire ses émissions de plus de 40 %. Dans ces conditions, notre pays est très mal parti pour faire sa juste part de l’effort mondial afin de contenir le réchauffement planétaire à 1,5° », prévient Alba Saray Pérez Terán.

Un autre grand chantier sur lequel on attendait la Belgique à la COP était sa contribution au financement climat pour aider les pays à faible revenu à faire face au dérèglement climatique. La Belgique, en tant que pollueur historique, a une responsabilité à assumer vis-à-vis des pays à faible revenu, fortement exposés aux changements climatiques et qui y ont peu contribué.

On peut saluer le fait que le gouvernement fédéral et les Régions bruxelloise et wallonne aient annoncé de nouvelles contributions financières. Une décision qui n’a pas été suivie par la Flandre malheureusement. On estime qu’une contribution juste de la Belgique devrait atteindre 500 millions par an d’ici 2023. Aujourd’hui, ce financement atteint à peine un cinquième des promesses faites par la Belgique.

Que faire après la COP 26 ?

La COP26 est peut-être derrière nous mais il reste beaucoup à faire. Les émissions mondiales de CO2 continuent d'augmenter. Si les personnes et les pays les plus riches du monde sont responsables de cette crise, ce sont les personnes les plus pauvres qui y ont le moins contribué qui doivent se battre pour leur survie tout en payant la facture. C'est pourquoi la justice et la lutte contre les inégalités resteront au cœur de notre combat pour le climat.

La voix de la rue est de notre côté. Nous avons le devoir de conduire le changement au niveau national et international. Notre travail pour la COP27 - qui aura lieu en Afrique - commence dès maintenant.

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